2 jours avec les éléphants dans le Mondulkiri

Le plus beau moment de notre voyage au Cambodge est indéniablement notre rencontre avec les éléphants. Nous avons passé 2 jours avec Elephant Valley Project au milieu de la jungle à les observer. Nous étions loin du tumulte de la ville, sans Internet et avec un accès limité à l’électricité. Un retour aux plaisirs simples de la vie !

Notre vidéo documentaire sur l’Elephant Valley Project

Vous le verrez dans cet article mais ces deux jours au sein de l’ONG ont été un véritable coup de cœur pour nous.

Nous avons voulu réaliser un petit documentaire afin de mettre en avant le merveilleux travail que font les équipes d’EVP au quotidien. Le but de ces petites interviews est de montrer à quel point leurs actions sont hollistiques, car elles touchent non seulement les éléphants mais aussi tout ce qu’il y a autour… Et nous étions loin d’imaginer tous les projets connexes qu’ils faisaient autour de la protection des éléphants !

Bien préparer sa visite pour aller voir les éléphants du Mondulkiri

Comment se rendre à Sen Monorom ?

Depuis Siem Reap nous avons pris un van pour Kratie (4h) où nous sommes restés deux nuits puis un autre van pour Sen Monorom (5h). Si vous ne voulez pas vous arrêter à Kratie, sachez qu’il y a également des bus directs depuis Siem Reap. En revanche si vous venez de Phnom Penh, il y a environ 6h de van et les tickets coutent entre 12 et 15$US. Nous vous recommandons les compagnies de bus : Kim Seng Express ou Virak Buntham VIP.

Pourquoi nous avons choisi l’Elephant Valley Project

Lorsque nous visitions les temples d’Angkor nous avons vu des touristes monter sur les éléphants pour faire un tour… On se demande comment c’est encore possible de voir ça au 21ème siècle, avec toute la communication autour de la maltraitance de ces pauvres animaux. Nous souhaitions alors montrer à toutes les personnes qui nous suivent sur les réseaux sociaux ainsi qu’à ceux qui passeront sur cet article, qu’il y a d’autres possibilités pour voir des éléphants et de surcroît heureux en pleine nature !

Lorsque j’ai commencé mes recherches pour aller voir des éléphants au Cambodge, j’avais surtout en tête de trouver une association qui respecte vraiment les animaux. En faisant le tour des sites Internet, j’ai donc fait attention à en choisir une qui proposait des treks pour observer les éléphants sans pour autant les approcher. Certains vous proposent de les nourrir ou de prendre un bain avec eux mais n’oubliez pas que ce sont des animaux sauvages… Donc il me semblait évident que si on ne voulait pas leur monter dessus, on éviterait aussi de les approcher comme si c’était des animaux domestiques.

Après avoir passé de longues heures à éplucher les sites et les blogs, mon choix s’est finalement porté sur l’Elephant Valley Project. Je voulais vraiment être sûre de choisir la bonne association donc j’ai posé la question à Rattana du blog Ici Laos Cambodge, qui connait très bien le Cambodge et qui était passée par cette ONG pour aller à la rencontre des éléphants. Elle m’a confirmée que l’association était, selon elle, sérieuse et que les éléphants y étaient bien traités. Nous avons donc réservé notre séjour chez eux !

D’où viennent les éléphants du Elephant Valley Project ?

En Asie, les éléphants sont principalement situés en Inde, en Thaïlande et en Birmanie. Il faut savoir qu’au Cambodge il y a entre 400 à 600 éléphants. Dont 48 qui seraient en captivité dans le Mondulkiri et 76 dans tout le Cambodge.

À l’époque les propriétaires d’éléphants s’en servaient pour se déplacer ou alors pour transporter des produits tels que le bois ou encore le miel… Maintenant les éléphants en captivité sont surtout utilisée pour transporter des touristes ! Il faut savoir que « sur le papier » les éléphants sont protégés au Cambodge, mais en réalité ils ne le sont pas vraiment…

Les 10 éléphants présents dans le sanctuaire sont soit des rescapés qu’ils ont accueilli suite à de mauvais traitements par leurs propriétaires. Soit des pensionnaires c’est-à-dire que Elephant Valley Project verse une rentre mensuelle aux propriétaires (entre 200 et 400$US) et en contrepartie ils laissent leurs éléphants vivre tranquillement dans le sanctuaire au lieu de les utiliser pour travailler. Les propriétaires sont souvent issus du peuple autochtone de cette région : les « Bunongs », l’association leur permet donc d’avoir une rente mensuelle pour vivre.

Les engagements d’EVP

Il y a 11 ans l’association ELIE s’est créée, puis un an plus tard ils ont décidé d’ouvrir ce sanctuaire qui a donné le fameux Elephant Valley Project ! Ce projet, c’est participer :

  • à un développement économique sain des familles Bunong
  • au respect des éléphants et de la forêt dans le Mondukiri
  • à la prise en charge des frais de scolarité pour 40 enfants Bunong
  • à l’éducation d’un mode de consommation zéro déchet

Quelle visite choisir au Elephant Valley Project ?

Pour profiter au mieux de cette expérience nous voulions y passer une nuit. La visite « Taste of the Jungle » qui dure 2 jours /1 nuit nous paraissait donc la plus adéquate ! Elle permet de faire deux treks à la rencontre des éléphants et de participer à deux demies journées de volontariat pour filer un coup de main sur le camp de base.

La visite « Taste of the Jungle » avec option bungalow privé coûte 160 $US par personne et comprend :

  • la navette aller-retour depuis Sen Monorom
  • les activités sur place : treks et atelier de volontariat
  • les repas (1 petit-déjeuner, 2 lunch et 1 dîner)
  • 1 nuit en bungalow privé avec salle de bain privée

C’est un coût pour deux personnes car cela revient à 320 $US. Mais cet argent est ensuite redistribué : 70% vont à la protection des éléphants (rentes des propriétaires pour les éléphants qui sont pensionnaires, l’alimentation, les médicaments…) et 30% vont à la communauté Bunong et aux autres salariés d’EVP. Si jamais ce budget est trop conséquent pour vous sachez que vous pouvez choisir un trek sur la journée.

Où dormir à Sen Monorom ?

Nous avons testé le Greenhouse Retreat et le Nature Lodge mais nous conseillons plutôt le deuxième. Pour 13 € nous avions une jolie petite cabane avec une salle de bain fermée à l’extérieur. Il y a un service de restauration ouvert matin, midi et soir donc pas besoin de retourner en ville pour manger.  C’est vraiment un excellent rapport qualité/prix !

Cambodge Sen Monorom Nature Lodge Refuse to hibernate

Réserver une nuit à Sen Monorom

Que fait-on lors d’une visite au Elephant Valley Project ?

Le check-in au Hefalump Cafe

La veille nous avons dormi à Sen Monorom pour être sur place le lendemain car nous devions être à 7h du matin au bureau d’EVP. On s’était donc arrangé avec l’hôtel pour avoir un tuk-tuk à 6h40 et pour emporter notre petit-déjeuner.

Le check-in pour le départ au Elephant Valley Project se fait au Hefalump Cafe, c’est un joli café éco-responsable qui est aussi leur bureau. Si vous avez le temps vous pouvez y prendre un petit déjeuner, tout est fait sur place pour favoriser le zéro déchet. Une belle initiative qu’il est important de soutenir dans un pays comme le Cambodge où le plastique est roi.

Une fois que tout le monde est arrivé, nous avons eu un petit brief puis nous sommes tous montés dans un mini van pour aller jusqu’au sanctuaire. Nous avons laissé nos sacs à dos afin qu’ils soient emmenés au camp de base pour notre nuit là-bas et nous avons commencé notre premier trek pour voir les éléphants.

Les treks pour aller voir les éléphants

Les treks font 3 ou 4 kilomètres donc ils ne sont pas réservés à de gros marcheurs, il faut juste avoir de bonnes chaussures pour marcher dans la forêt. Le premier jour nous sommes partis dans la jungle avec deux guides Bunong pour aller à la rencontre de trois femelles éléphants : MaeNang, NingWan et Pearl qui ont respectivement 68, 50 et 38 ans. Chaque femelle éléphant était accompagnée d’un mahout, c’est celui qui s’occupe d’elle chaque jour. Chez EVP il y en a un mahout par éléphant, l’éléphant le connait et il n’y a que lui qui peut l’approcher.

Ce matin là on vient voir le bain ! Dans la nature les éléphants se lavent seuls mais vu que ceux d’EVP ont été élevés en captivité ils ont besoin d’aide. On assiste donc silencieusement à ce beau moment de complicité entre les mahouts et leurs éléphants.

Le lendemain nous sommes repartis avec nos deux guides à la rencontre de deux mâles : EasyRider (40 ans) et GeeNowl (60 ans). Généralement les mahouts restent dans un coin et laissent les éléphants se promener, manger, s’amuser. Ce ne sont pas des animaux qui attaquent, sauf s’ils se sentent menacés, donc on peut s’approcher un peu pour les observer sans les déranger. Parfois ils se mettent à courir d’un coup c’est assez drôle. En tout cas, on sent qu’ils sont heureux et ça fait plaisir à voir !

Faire des treks dans la jungle permet également d’observer la faune et la flore. Nous avons notamment croisé un bel oiseau, des insectes, des lézards ou encore un scarabée… D’ailleurs si vous connaissez le nom de l’espèce de cet oiseau, n’hésitez pas à nous le dire en commentaire !

Les projets de volontariat

Il est vrai que lorsque l’on reste un jour ou deux au camp de base c’est compliqué de participer efficacement aux projets de volontariat. Ceux qui restent une semaine ou deux participent à des projets de plus grande envergure. On leur propose notamment des projets de volontariat avec l’équipe de soignants, ce qui permet d’avoir encore une autre approche avec les éléphants. Ceux que nous avons rencontrés à EVP préparaient notamment une sorte d’energy ball à base de banane et d’épices pour une femelle éléphant qui était un peu faible.

De notre côté, Andy le chef de projet d’EVP nous a proposé de participer à la construction de nouvelles poubelles en bois qui serviront au recyclage des déchets, notamment plastique. Chez EVP ils tendent à ne plus utiliser de plastique au quotidien mais parfois lors des achats de matières premières pour cuisiner les repas du camp de base, par exemple, ils ne peuvent pas passer outre. Du coup ces poubelles serviront à trier le plastique qui ira ensuite à Siem Reap dans le seul centre de tri qui recycle le plastique au Cambodge. Un beau projet dans lequel ça nous a fait plaisir de nous investir !

Le premier jour nous étions quatre adultes, accompagnés d’un membre de la tribu Bunong donc nous avons pu construire la base de la poubelle : le cadre en bois. Puis le lendemain nous étions seuls avec Mickaël donc nous avons peint de petits panneaux d’indications pour les différents bacs de cette poubelle.

Les repas et notre soirée au camp de base Elephant Valley Project

Lorsque c’est l’heure du repas la cloche sonne ! On doit tous se rendre à la cuisine pour se servir et s’asseoir tous ensemble dans la salle à manger. C’est un petit buffet assez varié qui est adapté aux végétariens et aux végans. C’est un super moment pour échanger entre nous car la journée nous sommes souvent séparés en petits groupes.

Le soir tous ceux qui restent dormir se rejoignent généralement dans le « salon ». Il y a des fauteuils autour d’une table basse et l’avant cette pièce est ouvert sur la jungle. On se laisse donc facilement bercé par les bruits de la jungle…

Il y a un jeu de cartes, alors avec nos trois colocataires du jour et Adam, le coordinateur du site, des volontaires et de la forêt au Elephant Valley Project, on se lance dans des parties de Président. Nous en profitons aussi pour discuter et en savoir un peu plus sur nos vies respectives. Certains sont européens, il y a un iranien et Adam nous apprend qu’il a vécu plusieurs années en Afrique du Sud où il participait activement à la protection des animaux. Le rêve !

Où dort-on au camp de base Elephant Valley Project ?

Nous avions choisi un bungalow privé pour mettre notre matériel photo et vidéo en sécurité au cas où… Mais honnêtement ça ne craint rien. Vous pouvez également choisir l’option dortoir, c’est 20 $US de moins par personne.

Le bungalow est assez rustique. Dans la chambre il y a juste un lit avec une moustiquaire, que l’on vous recommande de mettre une fois que vous prenez possession de la chambre et une étagère. Dans la salle de bain il y a des toilettes, un lavabo et un pommeau au milieu de la pièce qui sert de douche. C’est simple et écologique, parfait pour une nuit en pleine jungle.

Lorsque l’on est allé se coucher, on a trouvé des petites crottes au milieu de la pièce, c’était un geeko (les lézards cambodgiens) qui nous faisait probablement comprendre qu’on était sur son territoire… Ah ah. Concernant l’électricité il y en a seulement dans le salon et à certaines heures de la journée. Vu qu’ils ont une génératrice cela permet d’économiser le courant.

Le retour à Sen Monorom

Le deuxième jour après le second trek, nous reprenons nos sacs à dos le cœur lourd de devoir déjà quitter ce bel endroit. Nous repartons vers 17h en mini van direction l’Hefalump Cafe où nous devons être pour 17h30. Le retour à cette heure-ci vous permet notamment de pouvoir prendre un bus de nuit pour retourner à Phnom Penh si vous ne souhaitez pas repasser une nuit à Sen Monorom. Personnellement nous sommes repartis le lendemain en début d’après-midi avec la compagnie de Van Vitak Boutham. Le départ était à 13h de mémoire et le trajet nous a coûté 11,5$/personne.

Notre avis sur l’Elephant Valley Project

Après avoir passé deux jours avec l’équipe d’EVP, on peut vous assurer que ce sont des passionnés qui ont vraiment à cœur de protéger les éléphants et la nature. Si vous souhaitez faire un trek pour voir les éléphants au Cambodge ou encore en Thaïlande, on vous recommande vraiment de passer par eux !

On espère que cet article vous servira à faire le bon choix pour observer ces magnifiques animaux sauvages dans leur milieu naturel.


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