La Triennale de Bruges 2018 propose 14 œuvres d’art contemporain disséminées en plein cœur de la ville. Une belle façon de découvrir Bruges autrement !
Après avoir visité Anvers en 2017, on s’est dit que Bruges serait LA ville parfaite pour s’évader de Paris le temps d’un week-end de printemps. Retrouvez notre city guide de Bruges dans un article complet et détaillé avec nos bonnes adresses de restaurants et notre hôtel.
Qu’est ce que la Triennale de Bruges ?
Comme son nom l’indique la Triennale se tient à Bruges tous les 3 ans. Celle de 2018 est la deuxième édition qui se tient en extérieur. Le thème de cette année est la « ville liquide ».
Tout d’abord, c’est un petit clin d’œil à l’eau qui est un élément important à Bruges. Ensuite, on peut également y voir une référence au terme « société liquide » du sociologue Zygmunt Bauman. Il dépeint notre société actuelle comme étant en branle : rien n’est permanent, tout est liquide. Enfin, c’est également intéressant de voir comment ces œuvres modernes s’inscrivent dans une ville au passé moyenâgeux très marqué.
Pour la découverte de cette Triennale nous avons la chance d’être guidé par Marc de Brabandere qui fait partie des guides de l’Association Royale des Guides de Bruges. Il fait des visites guidées de Bruges sur différents thèmes et dans plusieurs langues : néerlandais, anglais et français.
+32 498 236 898
marc.debrabandere@hotmail.com
Tarif : pour une visite guidée de deux heures ou moins : 75 € par guide. 37,5 € par guide par heure supplémentaire.
Les 14 œuvres de la Triennale de Bruges
On rejoint Marc au pied de la statue de Jan Van Eyck qui se trouve dans l’ancien port de Bruges. Marc nous explique que cette place était le Wall Street des bourguignons à l’époque du duc Philippe II de Bourgogne dit « le Hardi ». En effet, la Flandre a appartenu à la Bourgogne au XIVème siècle, quand Philippe II était marié à Marguerite III de Flandre héritière des comtés de Flandre. La cour de Bourgogne séjournait volontiers dans cette ville portuaire qui devint un pôle d’attraction des nobles, des commerçants et des artistes. Dans certains endroits de Bruges, on ressent encore cet héritage bourguignon.
1/ Skyscaper (The Bruges Whale) – Studiokca
2/ The floating island – Obba
3/ Archeron I – Renato Nicolodi
4/ Fountain of Life – Monir Shahroudy Farmanfarmaian
5 / House of Time – Raumlabor
Si vous continuez le chemin, vous pouvez aller jusqu’à la House of Time, le projet du bureau d’architectes allemands Raumlabor. Nous ne sommes pas allés jusqu’à là-bas car c’est une structure en construction. House of Time c’est un espace de rencontre et de production créé par et pour les jeunes Je pense qu’il sera plus intéressant d’aller voir cette maison au mois de septembre quand le projet sera un peu plus développé.
Retournez vers la place Jan Van Eyck pour vous engouffrer dans la Loge des Bourgeois (Poortersloge). À l’époque cette belle bâtisse servait de lieu de réunion à la « société de l’Ours blanc », une société de bourgeois. Ils y recevaient les marchands afin que les affaires puissent être menées dans une ambiance décontractée. Ensuite de 1911 et 2013, la Loge des Bourgeois était occupée par les archives de l’État de Bruges, qui sont maintenant à la Predikherenrei.
6/ Bruges Aerocene Tower – Tomas Saraceno
Dans la Loge des Bourgeois, une salle est dédiée à la performance de Thomas Saraceno : Bruges Aerocene Tower. Elle a été filmée au printemps 2018 sur la place du Burg. Thomas Saraceno a fait flotter des sculptures-ballons grâce à la chaleur du soleil. Il démontre ainsi le fait que l’on peut se déplacer dans l’air sans produire d’émissions polluantes. Cette performance est une synthèse entre l’art, la technologie et l’écologie et invite à une réelle réflexion sur les problématiques environnementales actuelles et futures.
7/ What’s eating the Chinese Mitten Crab – Rotor
Toujours dans la loge des Bourgeois, vous avez également le projet du collectif Rotor : What’s eating the Chinese Mitten Crab. Le fameux crabe chinois qui a été retrouvé en grande quantité dans les canaux de Bruges lorsqu’ils ont enlevé les structures de la Triennale 2015. Depuis 3 ans des scientifiques les étudient et cherchent un moyen de les éradiquer des canaux. Si ce crabe est un mets délicat en Chine, il n’en reste pas moins qu’il s’est répandu un peu partout en Flandre et qu’il perturbe l’équilibre naturel des canaux.
8/ UrbanModeL – Wesley Meuris
On sort maintenant de la loge des Bourgeois pour nous diriger vers la place du Burg. C’est ici, à l’ombre des arbres que Wesley Meuris a choisi d’installer UrbanModel. Son titre fait référence à l’UML : Unified Modeling Language, un langage de modélisation graphique. Ce langage basé sur des pictogrammes est conçu pour fournir une méthode normalisée pour visualiser la conception d’un système. Des inscriptions analysent les besoins de la société idéale : Sustainable Interaction, Immersive Environments, Innovative Services, Fulfilling Needs ou Communication. L’architecture est un carré dans un carré, au cœur on invite les gens à s’y rencontrer mais aussi à se reposer.
9/ Brug – Jaroslaw Kozakiewicz
On s’enfonce dans la ruelle à gauche de l’hôtel de ville, pour arriver vers les canaux. On y trouve donc une multitude de ponts mais un attire notre regard. Le BRUG de Jaroslaw Kozakiewicz n’est pas en briques et en pavés mais composé de métal et de voiles. L’artiste a choisi de relier une rive normalement inaccessible, mais qui est en faite un cul de sac. On peut traverser pour aller voir la statue de Niobe (la déesse grecque) de Constant Permeke. Puis, nous sommes obligés de rebrousser chemin pour continuer notre visite de Bruges.
La structure du pont repose sur un système proportionnel où chaque intersection de deux lignes renvoie à un point d’un visage. C’est une représentation géométrique très romantique. En effet, chaque angle et lien, est l’instantané d’un mouvement, celui de deux visages qui se rapprochent et se rejoignent dans un baiser.
10/ Lanchals – John Powers
John Powers a choisi de construire Lanchals pour la Triennale une structure en forme de cou de cygne. Je dois vous avouer qu’au début je pensais plus à une colonne vertébrale. Marc nous a donc expliqué la légende liée à Pieter Lanchals et cette œuvre a pris tout son sens. Au XVème siècle, lors d’une révolte populaire des brugeois, pour conserver leurs droits, décapitèrent Pieter Lanchals. Monsieur Lanchals était un des hauts fonctionnaires de l’archiduc Maximilien d’Autriche. En représailles, il contraint les brugeois à entretenir éternellement 52 cygnes sur les canaux.
L’installation se compose de rectangles noirs identiques : chaque élément est une partie de l’ensemble. Ils ont tous la même valeur et s’appuient les uns sur les autres pour s’élancer vers le ciel. John Powers n’étant pas architecte il n’avait pas prévu dans ses calculs que les vents pousseraient sa structure. Elle est donc tenue par des câbles.
11/ Selgascano pavillon – Selgascano
Le pavillon Selgascamo du bureau d’architecture espagnol du même nom est clairement l’une de notre installation préférée ! Tout d’abord sa couleur rouge / rose nous interpèle de loin mais ne vient pas dénaturer son environnement. C’est assez fun de voir cette bulle s’avancer sur le canal et projeter ses reflets colorés sur l’eau. Il est installé sur l’une des voies navigables reliant Ringvaart au centre-ville mais les écluses restent souvent fermées. En juillet et août la baignade est surveillée donc tout le monde peu venir s’y baigner. En dehors de cette période la baignade est autorisée mais n’est pas surveillée. À vos maillots !
12/ G.O.D – Ruimteveldwerk
Cet ancien refuge dépendant de l’abbaye Saint-Bavon de Gand a été transformé en maison-Dieu au début du 19ème siècle. Les maisons-Dieu sont des logements sociaux qui furent construits au XIVe siècle par de riches bourgeois pour offrir un toit aux personnes âgées ou aux veuves. 46 maisons-Dieu ont été conservées à Bruges dont 43 d’entre elles sont toujours habitées par des personnes âgées. Celle-ci offre deux jardins intérieur et accueillent des personnes âgées de 60 à 80 ans.
Ruimteveldwerk associe les habitants de cette maison-Dieu avec les visiteurs. Ce portique avec l’inscription « GOD » permet de créer une zone offline où les gens vont pour rechercher la sérénité et le silence.
13/ Infiniti 23 – Peter Van Driessche
Peter Van Driessche propose dans Infini 23 un concept d’habitat vertical pour pouvoir s’adapter à la monter des eaux. Cet enchainement d’unité en hauteur fait penser au « métabolisme », un courant d’architecture japonais d’après guerre. Peter Van Driessche propose donc des logements plus petits, où les gens vivent plus proche les uns des autres. De plus, des étudiants en architecture d’intérieur sont également associés au projet et ont contribué, réfléchi au design d’espace dans ce type d’habitat.
14/ MFS III Minne Floating School – Nlé Kunlé Adeyemi
Last but not least, l’école flottante de Nlé Kunlé Adeyemi qui se situe vers Minnewater. MFS III Minne Floating School est le prototype d’une construction qui répond à nos besoins physiques et sociaux face aux futurs problèmes liés au réchauffement climatique. L’architecture est capable de s’adapter aux mouvements des marées et elle est suffisamment solide pour résister à des tempêtes. Encore une fois la Triennale invite à trouver de nouvelles solutions face aux changements climatiques en utilisant des énergies renouvelables !
On espère que cette découverte de la ville à travers la Triennale de Bruges 2018 vous a plu, sachez que vous pouvez la voir jusqu’au 16 septembre 2018. Vous pouvez également lire notre City Guide de Bruges avec toutes les informations pour préparer votre séjour ainsi que nos bonnes adresses !
Si comme nous vous aimez Pinterest, on vous invite à nous suivre sur notre compte Refuse to hibernate. Vous pouvez même épingler cet article afin de le garder précieusement :