La Mad Jacques Vélo : 2 jours de microaventure de Paris à la Picardie

Un week-end de fin septembre on s’est lancé dans la Mad Jacques Vélo avec trois copines. Au programme : du vélo à travers la pampa, des concerts, des food-trucks, de la bière, un bivouac et avant tout : du kiff !

À la base la Mad Jacques est une aventure en auto-stop jusqu’à un patelin perdu dans la Creuse. Mais le collectif Davaï Davaï, qui est à l’origine de ce concept original, ne voulait pas s’arrêter là et a décidé de lancer en 2019 la première épopée en deux roues jusqu’en Picardie !

Les préparatifs pour kiffer la Mad Jacques Vélo

Les informations

Tout commence par des mails drôles et décalés et des indices sur la page de l’événement pour tenter de trouver la destination mystère. Puis au fil du temps on reçoit une belle check-list pour ne rien oublier et notre carte du parcours. Il y a d’ailleurs un partenariat avec l’application Komoot, je ne la connaissais pas mais c’est vraiment un super outil pour préparer son itinéraire !

La location de vélo

Le vendredi en fin de journée, je file à la Villette pour aller louer un vélo chez AICV. En effet, j’ai loupé le coche pour louer mon vélo via la Mad Jacques donc je dois me débrouiller de mon côté. Je récupère un joli vélo bleu avec un casque, deux sacoches pour ranger mes affaires, un anti-vol et un kit en cas de crevaison. Le vélo est équipé de lumières avant et arrière et il y a un tendeur sur le porte bagage. C’est donc parfait pour attacher votre tente, votre matelas ou votre duvet.

AICV prend une caution de 200 € sur votre carte de crédit ou par chèque pour garantir votre location. Et le paiement se fait à la fin de la location par espèce ou par chèque ! Au final les 3 jours de location m’ont coûté 29 €  (25 € le vélo et 4 € les sacoches). La location via la Mad Jacques coûtait 40 € mais du coup vous n’aviez pas à vous soucier d’aller chercher le vélo et de le ramener.

La Mad Jacques Vélo – Jour 1

7h : échauffement des mollets

Nous avons rendez-vous au Jardin 21 pour récupérer nos dossards, notre carnet de route et notre carte pour le week-end. C’est donc ici, de bon matin, que nous nous sommes retrouvées avec : Clara du blog d’aventures Wildroad, Marelune du blog voyage Girltrotter et Hélène. Clara avait déjà fait la Mad Jacques en stop et elle avait bien kiffé, c’est donc elle qui nous a embarquée dans cette aventure. On récupère nos affaires, je prends un petit thé à la guinguette pour me réveiller puis on rejoint la ligne du départ. Après un rapide brief le TOP DEPART est donné à 8h50 !

9h : premiers checkpoints de la Mad Jacques Vélo

Pendant ces deux jours de folie il y avait des défis à réaliser tout au long du parcours appelés « checkpoints ». Certains étaient sur notre route et d’autres étaient à quelques kilomètres de notre itinéraire. Pour les valider nous devions poster une photo ou une vidéo, selon le défi, dans le groupe Facebook avec nos dossards en hashtag.

Un des premiers checkpoints était : « Se cacher sous les jupons de l’impératrice ». Nous avons trouvé le street art concerné, le long du Canal de l’Ourcq, j’ai donc pris la pause avec mon fidèle destrier. Puis nous avons fait une photo toutes les quatre devant la fresque murale de l’artiste trip-hop Tricky. Pour la petite histoire on a cherché la fresque dans le parc départemental de la Bergère, à Bobigny, pendant 15 bonnes minutes avant de s’apercevoir qu’elle était en fait le long du canal…

Ensuite, nous sommes arrivées au parc forestier de la Poudrerie où nous avons fait résonner nos sonnettes devant le beau Beffroi du centre ornithologique. En tout cas c’est vraiment une super balade le long du canal, j’ai hâte de relouer des vélos pour montrer ça à Micka ! À la sortie du parc on a fait une pause boulangerie pour manger un bon petit déjeuner et pour s’acheter du pain pour le midi. Si vous avez prévu un pique-nique prenez du pain ici car ensuite il n’y a plus de boulangerie sur le chemin. On a ensuite repris une piste cyclable le long du canal jusqu’à Gressy.

11h30 : on quitte la piste cyclable !

On commence à traverser des champs et les premiers villages de Seine-et-Marne : Gressy, Messy, Monthyon… J’en passe et des meilleurs. Bien sûr les petites rigolotes que nous sommes ne tardent pas à trouver des jeux de mots pourris avec les noms de villes. Et oui il faut bien passer le temps. Hélène et moi en profitons pour dérailler à tour de rôle… On croise un mouton dans un jardin… L’aventure je vous dis !

Il est à peu près 14h30 quand nous arrivons à Douy-la-Ramée, petit patelin qui porte bien son nom car à ce moment là on rame grave ! On fait une pause sur la route de Bergy avant d’entamer une route qui gimpe (on a déjà mal aux cuissots). Hélène, qui a quelques petits soucis respiratoires, préfère appeler la voiture balais pour nous rejoindre directement au ravito. On continue donc les derniers kilomètres qui nous séparent du déjeuner avec Marelune et Clara.

15h : pause casse-croute aux Vergers de Sennevières

On passe Chèvreville et on arrive enfin aux Vergers de Sennevières où un petit supermarché fermier nous attend pour le casse-croute ! On s’achète des terrines, du fromage, des ours en guimauve pour nous donner du courage et des pommes. Il fait beau donc on se joint aux autres cyclistes pour un grand déjeuner sur l’herbe.

16h30 : l’heure de repartir en selle !

Mes cuisses et mes fesses me supplient de ne pas remonter sur le vélo. Mais bon je ne suis pas venue là pour enfiler des perles… Je prends donc mon courage à deux mains, prête pour les derniers 20 kilomètres de la journée. Hélène a repris des forces pendant le déjeuner et on repart à quatre pour cette deuxième partie de l’aventure.

On commence par couper par un champs de pommiers, c’est reparti pour de la gravel road… Honnêtement on aurait préféré avoir des VTT plutôt que des VTC, parce que les chemins de cailloux quand tu as déjà mal aux fesses, c’est pas le top. Après un peu de route et le checkpoint réussi de se faire dépasser par un tracteur, on finit dans une forêt. Bien sûr elle est bien boueuse avec des branches sur le chemin et du sable mou. Joie !

18h30 : on arrive enfin à Auger-Saint-Vincent

Après toutes ces péripéties nous arrivons enfin à Auger-Saint-Vincent, qui est notre village bivouac pour ce soir. Je ne vous raconte même pas la joie qui a envahi nos cœurs quand on a vu le panneau. On a fait un petit shooting de championnes pour fêter ça ! À l’arrivée on s’est faite acclamer par une foule (de 2 personnes) en délire. On a donné nos numéros de dossards pour valider notre arrivée puis on est passé devant le photographe. Comment vous dire que quand il nous a demandé de montrer nos émotions de la journée sur la photo on a tout d’abord pensé à pleurer, puis on a essayé de sourire… Je vous laisse admirer le résultat.

Ni une ni deux, on est allé au stade pour planter nos tentes. J’ai pris une douche (froide) puis j’ai rejoint les filles sur la place de l’église qui m’avaient gentiment gardée une pinte bien fraiche. Quand je vous dis que j’avais la meilleure team ! On a fait la queue au food truck, vu qu’il y avait une rupture de stock côté pizza on a pris un burger sans frites – elles aussi en rupture. Et on a mangé tout ça face au petit concert qui précédait le super DJ.

Crédit photo : Josef Helie

La Mad Jacques Vélo – Jour 2

7h40 : on a loupé le réveil !

Marelune me secoue doucement et c’est là que je comprends qu’on a loupé le réveil programmé à 6h… Dehors, le lever de soleil a embrasé le ciel. Mais malheureusement le doux bruit de ruissèlement sur la toile de tente indique que la pluie s’est invitée pour ce deuxième jour de la Mad Jacques Vélo.

On remballe la tente et on rejoint Clara et Hélène au petit déjeuner. J’avoue que ce matin, avec la vue du ciel bien gris je n’ai pas le moral au beau fixe. L’idée de rentrer illico à Paris me trotte dans la tête. Mais après tout, je ne suis pas en sucre et je ne veux pas lâcher les filles donc je reste !

Crédit photo : Clara Ferrand – Wildroad

9h30 : départ sous la pluie

Aujourd’hui il y a environ 35 km à faire, 50 km avec les checkpoints. Vu que l’on est en petite forme, on décide de rester sur le tracé initial. On part donc sous une pluie battante qui, heureusement pour nous, ne tarde pas à devenir plus fine. On avale le bitume, rejoignant de temps en temps, de petits groupes de cyclistes de la Mad Jacques Vélo. Après avoir grimpé une sacrée côte, on se retrouve à faire un cloche pieds avec Clara jusqu’au clocher de l’église Saint-Rémy à Orrouy.

11h15 : traversée de la forêt de Compiègne

Après plusieurs kilomètres on arrive enfin dans la forêt de Compiègne qui nous mène à l’abbaye-de-Saint-Jean-aux-Bois. Le lieu a l’air magnifique donc on pose les vélos quelques minutes pour aller visiter la cour. Nous ne tardons pas trop car l’heure tourne et les parents de Marelune nous attendent à Pierrefonds pour déjeuner avec nous.

12h30 : pause déjeuner à Pierrefonds

Après un beau parcours dans la forêt, nous arrivons à Pierrefonds. Une jolie ville que je ne connaissais pas du tout avec son lac, son magnifique château et surtout sa bonne crêperie le Triskell où nous avons rendez-vous ! Ça fait tellement du bien de s’asseoir, ailleurs que sur une selle… On profite de la chaleur du restaurant pour faire sécher nos vestes et nos sac-à-dos qui ont pris la pluie le matin.

Il y a une tartiflette au menu, c’est tentant mais ce sera trop lourd pour nos petits estomacs avant la dizaine de kilomètres restant. Nous prenons tous une crêpe, de mon côté je choisi la Berry en hommage à cette belle région à côté de ma Nièvre natale. C’est une des crêpes végétariennes mais la ratatouille à l’intérieur est un peu écœurante à la longue… Je me console donc avec une crêpe au chocolat en dessert que l’on partage avec Clara.

14h : le moment le plus dur de l’aventure…

Après avoir subi la longue côte du château, alors que nous étions en pleine digestion, on s’est dit : « oh un plateau tout plat à travers champs ça va être chouette. » Erreur ! On s’est pris des bourrasques de vent à 100 km/h sur le côté puis en pleine face avec en prime notre amie la pluie. À ce moment là on en pouvait vraiment plus. Clara nous a même sorti « je suis désolée les filles de vous avoir embarquées là-dedans. » Mais au fond on était vraiment contente de vivre ça toutes les quatre !

De mon côté j’ai essayé la technique de la tête baissée au niveau du guidon pour avoir moins de prise au vent mais c’est le dos qui souffrait… J’ai quand même réussi à bien avancer et j’ai attendu les filles à la sortie du champs. On est enfin sorti de la gravel road et on a eu le plaisir de retrouver le bitume et les côtes !

15h50 : we are the champion of the Mad Jacques Vélo

Ça y est ce sont les derniers kilomètres, on a mal partout mais on sourit quand même… On aperçoit au loin l’abbaye du Lieu Restauré de Bonneuil-en-Valois donc on ne résiste pas à l’envie de se faire un dernier petit shooting toutes ensemble. Puis c’est l’arrivée, on donne nos numéros de dossards et on range les vélos dans la file qui lui est attribué, selon notre bus pour rentrer à Paris. Il y a un défilé des meilleurs costumes champêtres, une remise des prix, des conférences sur le climat et sur le vélo. Il y a même des massages donc on ne se fait pas prier avec Marelune pour aller se détendre pendant 10 petites minutes.

Pour clore ce magnifique week-end, on se commande de grosses pizzas au food truck et on les partage autour d’une grande tablée en se racontant nos vies. 20h30, il est déjà l’heure de monter en file indienne dans les bus pour rentrer à Paris la tête pleines de souvenirs.

Crédit photo : Marelune Girltrotter

Le coût de la participation à la Mad Jacques Vélo 1ère édition :
Pass cyclo-aventurier : 69 €
Retour en bus : 45 €
Location d’un vélo (VTC) via la Mad Jacques : 40 €

Avec Marelune et Clara nous avons été invitées à cette première Mad Jacques Vélo. Nous n’avions aucune obligation de contenu suite à cette aventure mais vu que c’était vraiment chouette j’ai (Audrey) choisi de vous en parler sur le blog.